Hagen vit le jour, il y a de cela une bonne trentaine d'année au sein d'une jeune famille. Le début de sa vie pourrait être considérée comme idyllique.

Issu de l'union d'un couple qui s'aimait plus que tout, le jeune Arildson ne manqua généralement de rien. Son père était un tanneur et travailleur du cuir expérimenté qui tenait une entreprise florissante sur l'île de Snàkr. En plus de cela, il apprit les bases d'une maniement de l'épée et du bouclier. De part son talent, il entretint une bonne renommée sur l'île et eut tout le loisir de se trouver une épouse. Son dévolu et son amour se jetèrent sur une frêle demoiselle au regard azur envoutant. Cette dernière, aux mains délicates, exerçait ses talents de tailleuse. Un joli couple, une vie sans histoire qui poursuivait son cours. Néanmoins, la faible condition de la jeune femme suscitait énormément de questions et de ragots sur l'île, certains se demandant si elle pourrait porter un enfant un jour. Des racontars qu'elle démentit bien assez rapidement, voyant son ventre s'arrondir. Pourtant l'accouchement fut particulièrement difficile et les matrone qui l'aidèrent eurent toutes les peines du monde à la maintenir parmi les vivants. Pourtant, ce fut un des jours les plus heureux du couple : un petit garçon venait de poindre son nez. Plein de vie et en bonne santé.

Les dix premières années de Hagen se passèrent paisiblement. Le jeune garçon était très proche de sa mère. Celle-ci ne put avoir d'autres enfants, ce qui donna à Hagen le statut particulier de fils unique. Le garçonnet ne lâchait que rarement les jupes de sa mère. Les rares fois où il n'était pas son ombre était quand il passait son temps avec Sigrid, sa plus grande et vieille amie ou quand il accompagnait son père et son ami chasseur à la recherche de nouvelles matières premières. Ces moments particuliers lui permettait de partager des instants particuliers avec son paternel. Même si cela n'était pas forcément facile, Hagen n'était pas d'une très forte constitution. Mais il se révéla habile et particulièrement doué pour dénicher des proies. Et surtout, il adorait ça. Passer ses journée en forêt, sentir l'odeur âcre des arbres, le vents qui fait frémir les branches. L'adrénaline de la traque coulait dans ses veines et lui donnait la sensation d'être invincible.

Jusqu'à ce que le pire ne se produisit. Un hiver particulièrement rude apporta avec lui son lot de maladies. L'une d'elle emporta, en un coup de vent, la vie de sa mère. Ce fut un véritable drame pour Hagen et son père. Pourtant, ce n'était qu'une question de temps. Mais l'amour nous fait nous bercer l'illusion. Séparée de celle qui l'a toujours soutenu, Hagen dût grandir rapidement. Heureusement pour lui, Sigrid était toujours présente, malgré ses 3 ans de moins. Durant les années qui suivirent, elle fut présente, aimante et souriante malgré son chagrin. Au fond, Hagen sait qu'il n'aurait pas été le même sans elle. Peut-être que cet événement fut aussi l'un des déclencheurs de leur relation si fusionnelle, si spéciale.

Alors que son père se révéla de plus en plus lointain, ne supportant pas l'absence de celle qu'il aimait. Hagen en étant le portrait, tant dans son apparence que dans son tempérament. En plus de son travail, il se lança dans des excursions avec d'autres hommes de Snàrk. L'absence de se père força d'autant plus Hagen à grandir, se débrouiller. Le jeune adolescent développa alors ses talents de chasseur, subvenant à ses propres besoins et commençant à se faire une réputation au fur et à mesure des années qui passaient. Les rapports entre le père et le fils n'étaient plus qu'anecdotiques, surtout quand le jeune homme se rendit compte que son père s'étaient entouré de quelques femmes-écumes au cours de ses sorties de l'îles.

Finalement, Hagen se constitua une routine tranquille : son travail, ses balades et ses moments avec Sigrid. Il ne pouvait d'ailleurs pas passer une journée sans la voir. Cela faisait jaser une bonne partie de l'île, mais notre brun n'en avait pas grand chose à faire. Connaissant sa meilleure amie sur le bout des doigts, il savait parfaitement qu'une relation plus romantique n'avait pas sa place et surtout qu'elle n'avait pas vraiment de chance de naitre, son amie se considérant comme un homme. Le brun fut d'ailleurs un des seuls de son entourage à la soutenir durant cette période particulière. Même s'il essaya l'idée d'accepter sa féminité, il usa de toute sa bienveillance et sa pédagogie pour l'aider et ne pas la froisser. De plus, la famille de la jeune femme, et plus particulièrement un de ses frères, faisait tout pour essayer de lui trouver un parti plus intéressant que lui. Cela le dérangeait. Encore plus quand le frère insupportable, Harald, se mit en tête de rapprocher Sigrid d'un certain forgeron. Cela insupportait notre chasseur au plus haut point. Dans son esprit, parce que le dit Gabriel pouvait avoir plus d'importance que lui aux yeux de Sigrid, et dans son coeur, car l'idée même de les savoir ensemble lui donnait l'envie de hurler. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il avait lui-même des choses difficiles à avouer. Mais heureusement, pour le moment, cela ne semblait pas intéresser son amie, qui se moquait impunément des manigances de son frère. Ce qui calmait bien notre brun. Au final, cette vie lui allait très bien.

Jusqu'au jour où la routine de l'île fut rompue. Harding Samrson lança une révolte qui retourna tout sur son passage. Hagen se positionna du côté du révolutionnaire, celui-ci portant une vision neuve sur l'avenir de l'île. Au cours des échauffourées, le chasseur fut grièvement blessé, s'arrêtant même de respirer durant de longues minutes. Malgré toutes ses connaissances en soins et alchimie, ce fut un coup violent pour son amie. Pourtant grâce aux bons soins de Sigrid et de son oncle, Hagen se retrouve sur pied assez rapidement, gardant une cicatrice sur le flanc gauche assez marquée.

Depuis, la vie a repris son cours sur l'île, tout comme celle de Hagen. Mais qui sait ce que l'avenir prépare finalement ?