∞ Nombre de messages : 1790 ∞ Nombre de messages RP : 94∞ Âge du personnage : 28 ans ∞ Caste : Guerriers ∞ Métier : Marin sur un drakkar ∞ Statut : Célibataire∞ Liens rapides :
Fiche RPG Feuille de personnage Niveau de l'aptitude: (3/10) Niveau de renommée: (3/10) Description sommaire:
Ces derniers jours avaient été assez... agités pour Svein. Entre la « discussion » avec Gabriel qui avait tourné au fiasco, la rencontre de sa partenaire d'un soir et quelques prises de bec avec des guerrières de Fálki, le jeune homme se demandait si la malchance ne le poursuivait pas ! Oh, il aurait pu croire qu'il s'agissait d'une punition divine parce qu'il blasphémait sans la moindre honte, mais comme il n'était absolument pas croyant, Svein n'imagina même pas que cette possibilité puisse être envisagée.
Au lieu de cela, il préférait se lamenter sur son sort, noyant ses pensées sombres dans l'alcool en se persuadant que, de toute manière, la vie valorisait toujours les mêmes personnes. Son amertume durant quelques jours supplémentaires avant qu'il ne se décide à remettre le nez dehors. Depuis l'incident qui avait eu lieu sur Fálki, son capitaine lui avait demandé de rester un peu au calme et de réfléchir à ce qu'il avait fait. Son machisme était malheureusement trop développé pour qu'il puisse envisager qu'il avait dépassé les bornes en secouant une malheureuse gamine qui ne lui avait rien fait. Et sa fierté trop mal placée.
Le soleil était déjà levé lorsqu'il émergea de la chambre qu'il louait depuis quelques mois. Il faisait toujours froid et une sorte d'épais brouillard se dégageait de la mer environnante. Pourtant, malgré le temps peu clément, les ruelles débordaient déjà d'activité et Svein décida d'aller faire un tour du côté de la plage aux drakkars. Peut-être que son capitaine avait changé d'avis et le laisserait remonter à bord ? Traîner dans les rues de Hjarta toute la journée ne l'enchantait guère... il avait tendance à s'ennuyer rapidement et à finir par échouer dans une taverne de la ville. Sauf que son pécule fondait comme neige au soleil, noyer ses problèmes dans l'hydromel n'était pas gratuit. Malheureusement.
Croisant quelques connaissances sur le chemin, il déboucha finalement sur la plage. Plusieurs drakkars attendaient paresseusement, mais aucune trace de celui où il travaillait. Pourtant, ses yeux repérèrent rapidement des collègues restés à terre et il allait aussitôt à leur rencontre. S'en-suivit une discussion portant sur divers sujets, dont un récurent qui intéressait toujours beaucoup les autres marins : les femmes de Fálki. Svein ne réussissait pas à comprendre l'engouement qu'elles provoquaient chez ses collègues étant donné qu'à ses yeux, elles n'étaient guère que des naïves qui pensaient valoir mieux que les hommes. Une hérésie ! La discussion commençait à devenir un peu plus houleuse lorsqu'un des marins les interrompit :
« Et bien, regardez ce que la mer nous apporte.... »
Il désigna quelque chose d'un geste du menton et en se retournant, Svein aperçut une silhouette qui leur tournait le dos. De ce qu'il voyait, elle avait ce qu'il fallait là où il fallait et comprenait l'intérêt de son collègue, mais il s'abstint de tout commentaire. En vérité, ce fut seulement lorsqu'elle tourna la tête et qu'il put voir son visage qu'il décida d'aller lui parler. Elle avait un joli minois, certes, mais surtout celui d'une donzelle naïve et fragile. Svein n'était pas un séducteur en série, bien au contraire, mais il appréciait de passer du bon temps en compagnie d'une jolie demoiselle.
« Je vous laisse. » « Hé, je l'ai vue le premier ! » Svein se retourna pour hausser les épaules. « Tu es déjà marié toi. » « Et alors ? »
Sans répondre, le trentenaire se détourna à nouveau pour se diriger vers la jeune femme. Elle avait l'air hésitante, ou perdue ? Mais peut-être que c'était son visage presque enfantin qui trompait ? Peu importait, le trentenaire se glissa derrière elle, levant la main pour lui frôler l'épaule histoire d'attirer son attention, puis se plaça devant elle.
« Bonjour, tout va bien ? Vous avez l'air perdue. » Il scruta son visage sans se gêner, confirmant son verdict précédent. « Vous n'êtes pas de Bjǫrn n'est-ce pas ? Ou alors vous vivez dans un autre coin de la ville, sinon je vous aurais déjà remarquée. »
Un compliment particulièrement grossier qui ne faisait plus vraiment son effet, mais peut-être qu'avec un peu de chance il allait tomber sur une donzelle sensible aux flatteries ?
"Je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu." Blaise Cendrars
Elle avait été assez naïve pour croire maintes fois aux compliments des hommes qui avaient pu croiser sa route auparavant. Heureusement pour elle, son frère lui avait apprit à reconnaître ceux qui n'avaient d'intérêts que pour ses beaux yeux et non pour le reste. Et Anja n'était pas de celles qui se donnaient si facilement. Elle était à la fois simple et complexe. Dans sa façon d'être, son caractère et les exigences qu'elle pouvait avoir quelques fois. C'est d'ailleurs certainement pour cela que l'on ne l'a jamais vue un homme à son bras. Pourtant elle n'avait jamais été contre, elle avait juste mieux à faire Anja. Parcourir les îles sans contraintes. Elle n'était pas prête, ni de tomber amoureuse, ni d'enfanter. La brune se plaisait à aller à Bjorn où elle rendait souvent visite à Orvar, son unique, grand frère. Lui avait déjà bien entamé sa vie. Une femme et bientôt un enfant qui pointerait le bout de son nez.
La jeune-femme venait à peine de poser les pieds sur le sable, cette fois elle était venue en drakkar. Préférant s'économiser si l'occasion lui venait de devoir s'enfuir. Oui, elle était comme cela, toujours à planifier à l'avance. Cela lui aura sans doute sauvée la vie plus d'une fois. Elle s'était vêtue d'une chemise blanche en coton, recouverte par un corset de cuir ainsi que d'un jupon très long et d'une cape noire. Elle détestait montrer qu'elle était une guerrière, cela ne lui apportait que peu, si ce n'est la méfiance des hommes des alentours. Oui, les guerrières Falki étaient reconnues pour être tout aussi forte que des hommes. Si ce n'est plus. Il va s'en dire qu'il s'agissait en réalité de l'endroit dans lequel était conté ces dires.
Sa fierté la rendait telle qu'elle n'osait pas demander son chemin à qui que ce soit. Et encore moins à la troupe qu'elle entendait s'esclaffer au loin derrière elle. Sans doutes des hommes parlant sur son compte. Dieux, que les femmes ont bon dos. Anja était déjà venue à Bjorn, mais il faut dire que parfois son sens de l'orientation lui faisait défaut, alors elle avait besoin de retrouver ses repères un instant. Recherchant de part et d'autre des quais ce dont elle se souvenait. Soudain elle ressentit une légère pression sur son épaule, presque étonnée elle manqua de sursauter.
Et son regard se posa sur son interlocuteur. Un homme, charmant, qui avait tout à fait l'air intéressant. Hélas pour lui, la brune n'était pas du genre à tomber dans les toiles d'une araignée si facilement. Pourtant, pour une fois, elle se laissa prendre au jeu. Peut-être en saurait-elle plus après tout, puis bien qu'elle n'ait pas tout le temps du monde, elle se sentait d'humeur joueuse et de ce fait elle pourrait sans doute accroître ses capacités de comédienne.
«Bonjour, à vrai dire je ne viens pas d'ici, je suis en visite et .. je suis comme qui dirait un peu perdue en effet..» Elle se mise à rire comme n'importe quelle femme l'aurait fait à son égard. «Voyons ne dîtes pas de bêtises, vous ne m'auriez pas remarquée, vous avez sans doute mieux à faire !»
Il avait l'air de savoir y faire et Anja voulait voir jusqu'où le bellâtre était prêt à aller pour les yeux d'une demoiselle. Ainsi sans tarder elle plongea ses grands yeux verts dans ceux du brun et sourit timidement.. «Et puis je pense m'être blessée, ma cheville me fait souffrir, c'est terrible.. Je n'irai nulle part dans cette situation c'est certain !».
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Svein esquissa un sourire en entendant la jeune femme mettre en doute le fait qu'il aurait pu la remarquer. Soit elle ignorait tout de ses charmes, soit elle en avait parfaitement conscience et elle en profitait. Depuis qu'il vivait ici, le trentenaire avait eu le temps de comprendre que les femmes pouvaient parfois se montrer particulièrement sournoises, surtout lorsqu'elles voulaient obtenir quelque chose. Il décida donc d'attendre d'avoir vu davantage – en tout bien tout honneur ! – avant de se faire une idée plus précise à son sujet.
Au moment où elle parla de sa cheville qui la faisait souffrir, il haussa les sourcils d'un air interrogateur. Vraiment ? Il n'avait rien d'un alchimiste et il ne connaissait pas la moindre technique de soin, mais cela ne l'empêchait pas d'offrir son aide à une demoiselle dans le besoin ! Après tout, ce serait criminel de la laisser dans une position délicate, non ? Vu qu'on le traitait toujours de macho ou de malotrus, il était bien décidé à se montrer aussi poli que possible... et bien évidemment son comportement était parfaitement désintéressé.
Offrant un nouveau sourire à la jeune femme, le trentenaire baissa les yeux vers le bas de sa jupe comme s'il pouvait voir à travers.
« Vraiment ? Vous avez trébuché sur le pont du drakkar ? Si vous n'avez pas le pied marin, ça arrive souvent, ce n'est pas bien grave. » Il eut un geste de la main comme pour indiquer que ce n'était certainement pas une blessure critique. « Vous avez dû vous retourner le pied, mais la cheville n'a certainement rien. C'est assez fréquent. »
En fait, il ne savait absolument pas si c'était vraiment aussi fréquent que ça, mais il n'allait pas lui balancer « vous êtes une idiote si vous ne savez pas tenir sur vos pieds ! ». Le trentenaire songea alors à un moyen de potentiellement l'aider tout en profitant un peu de la situation. Certes, ce n'était pas très galant, mais c'était elle qui avait commencé en lui parlant de sa foulure, non ?
« Vous voulez que j'y jette un œil ? Je ne suis pas alchimiste, mais ce n'est pas la première fois que je verrais ça. » Si la cheville d'une femme d'ailleurs. « Vous pouvez vous asseoir là-bas et me laisser vérifier que ce n'est rien de très grave. »
Il lui désigna un tonneau en bois suffisamment stable pour offrir une assise confortable. Oh, bien sûr, comme elle ne pourrait pas se déplacer efficacement, il était prêt à glisser son bras autour de sa taille pour l'y aider, galant comme il était ! Blague à part, avant qu'elle ne se décide et ne lui colle un éventuel vent, le trentenaire lui proposa une autre solution. Il avait récolté suffisamment de râteaux au cours des dernières semaines pour ne pas tendre le bâton avec lequel se faire battre...
« Sinon, je peux appeler quelqu'un pour vous aider. Vous rendiez visite à quelqu'un si j'ai cru comprendre, vous voulez que j'aille faire chercher cette personne ? » Il lui offrit un regard interrogateur avant de terminer : « D'ailleurs, comment vous appelez-vous ? Moi c'est Svein. »
Toujours être poli ! Au moins si les choses tournaient mal, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir été serviable et poli, n'est-ce pas ?
"Je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu." Blaise Cendrars
Elle le vit sourire, il n'était peut-être pas le plus beaux des hommes, mais il n'était absolument pas laid. En tout cas il ne ressemblait pas aux marins qu'elle avait pu voir sur ce drakkar. Loin de là, ils avaient les dents noircit par elle ne sait quoi et elle ne voulait pas le savoir en réalité. Elle avait une impression de déjà vu, comme si elle avait déjà vécue ce moment-là, comme si les Dieux l'avait poussée à ne pas retrouver son chemin pour aller à sa rencontre. Anja leva les yeux au ciel se disant intérieurement qu'elle était idiote de penser de la sorte. Comme si les Dieux en avaient quelques choses à faire de sa petite personne et du fait qu'elle soit définitivement seule. De toute évidence aux vues de sa bonne condition physique il n'était sans doute plus libre depuis longtemps cet homme.
Un instant elle secoua brièvement sa tête pour revenir à la réalité, s'extirpant de ses pensées douteuses. Il avait plutôt l'air inquiet de sa situation lorsqu'elle se mise à parler de sa cheville et à vrai dire la brune ne savait pas si elle devait voir en lui un charlatan ou quelqu'un de bon. Son instinct ne savait plus faire la part des choses, elle était troublée, tant de questions lui venaient à l'esprit.
Elle suit presque immédiatement le regard du brun jusque sa cheville alors recouverte de sa longue jupe. Il lui proposa maintes solutions, mais de toute évidence cela ne l'a dérangeait pas plus que cela de lui montrer sa cheville. Après tout elle n'allait pas faire de simagrées pour une cheville. Ce n'était pas comme si elle l'autorisait à voir son corps tout entier.
Anja se mise à rire doucement, passant une main devant sa bouche pour retenir le bruit qui allait à crescendo à l'inverse du visage de Svein qui lui montrait bel et bien qu'il n'avait pas compris pourquoi elle riait. Lorsqu'elle pu reprendre sa respiration elle le regarda tendrement comme pour s'excuser. «Bien sûr que je peux m'asseoir là-bas, mais j'aurai besoin d'un coup de main de votre part. Vous voulez bien m'aider à avancer? »
Elle souleva son bras pour le poser sur les épaules de Svein, sans se montrer craintive, de toute façon si les choses venaient à déraper elle saurait comment calmer les ardeurs de ce dernier. Il n'avait pas l'air intéressé et cela soulageait d'une certaine façon la guerrière qui n'avait pas envie d'attirer un quelconque sadique. C'est ainsi qu'elle le laissa poser sa main sur sa taille. «J'ai ris, parce que.. vous montrer ma cheville me semble tellement.. enfin je ne suis pas de ce genre à m'offusquer pour une cheville, n'ayez crainte ! Surtout lorsque je suis en si mauvaise position. »
Accompagnée du brun elle marcha jusqu'au tonneau de bois qu'il le lui avait indiqué. Retirant son bras elle tendit désormais les deux vers l'inconnu afin qu'il l'aide à grimper sur celui-ci. «Vous voulez bien m'y faire grimper ? » Sans aucune arrières pensées, elle le laissa faire et lui sourit même.
Elle se pencha en avant pour attraper son jupon le plus délicatement du monde, pour que personne ne se mette à penser qu'elle est une fille peu recommandable. Profitant au passage pour murmurer à son voisin «Et moi c'est Anja, enchantée Svein ! »
Elle laisse ainsi apparaître un petit morceau de peau, découvrant sa cheville, aussi fine soit-elle. Une articulation rougit par la foulure qu'elle avait subit. «J'ai été maladroitement bousculée par un marin sur le navire et disons qu'il n'était pas des plus léger et que ma chute n'a pas été des plus délicates ! » Elle refusait d'avouer à l'homme face à elle qu'elle s'était faite cela en s'entraînant au combat la veille. Tenant toujours du bout de ses doigts le jupon, elle avait le buste presque complètement compressé sur ses genoux et lorsqu'elle aperçut sa poitrine en y jetant un rapide coup d'oeil, elle remonta discrètement sa chemise.
Le visage penché vers l'avant, elle attendait une réponse de la part de celui qui s'était pour le coup improvisé médecin. «Je suis condamnée à boiter, c'est cela?», un sourire taquin s'afficha sur ses lèvres rosées. .
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Bon, il n'avait pas affaire à un bigote prêchi-prêcha, c'était déjà ça ! Svein avait déjà eu l'occasion de croiser des femmes très pudibondes et il avait aussitôt regretté de leur avoir adressé la parole. Déjà parce qu'elles le regardaient généralement de haut comme si elles avaient affaire à un rat, puis ensuite parce qu'il trouvait le principe même de religion, totalement stupide. C'était donc un tracas de moins : il n'allait pas se ramasser une gifle pour avoir demandé à une jeune femme de lui montrer sa cheville ! Cela dit, ce n'était rien de bien tendancieux, certaines femmes en dévoilaient bien davantage rien qu'avec les décolletés de leurs robes...
Il m'aidait donc à se diriger vers le fameux tonneau, glissant son bras autour de la taille de la demoiselle sans en profiter pour autant. En général, c'était dans ce genre de situation que l'on se ramassait une gifle à cause d'une main trop baladeuse ! Il eut tout de même un sourire amusé à sa remarque sur sa question :
« Vous seriez étonnée de voir que d'autres femmes auraient réagi beaucoup plus mal que vous à cause de cette proposition. Certaines pensent tout de suite qu'on leur veut du mal. »
Bon, il devait admettre qu'elles avaient souvent raison de se méfier, il n'y avait qu'à voir Logan qui avait conté fleurette à la jolie Hilda pour mieux l'humilier après une nuit d'amour. Mais ce n'était pas l'intention de Svein, pour le moment il s'interrogeait simplement sur cette femme qu'il n'avait encore jamais rencontrée et qui devait donc venir de Snákr ou Fálki. Inutile de préciser que la première option l'intéressait beaucoup plus ! Son rêve de partir pour l'île de la Wyverne était toujours aussi présent.
Après l'avoir aidée à grimper sur le tonneau, Svein s'agenouilla devant elle pour être à la hauteur de sa jambe. Il releva brièvement le visage pour lui offrir un sourire lorsqu'elle se présenta, avant de reporter son regard sur sa cheville. L'ancien forgeron attrapa le pied de la prénommée Anja, puis glissa son autre main sur la zone douloureuse, tout en prenant garde à ne pas appuyer dessus. Assez étrangement, sa formation de forgeron l'avait rendu plus délicat qu'auparavant. Contrairement à ce que beaucoup de monde imaginait, ce métier demandait de la délicatesse et du doigté plus que de la force brute. Il vérifia la zone, constatant un léger gonflement au niveau de l'os de la cheville, mais rien de bien grave. Pour cette fois, il n'en profite même pas pour se rincer l’œil – ou tâter la marchandise – et redressa le visage pour la regarder. Un nouveau sourire ourla ses lèvres.
« Oui, on va peut-être même devoir vous amputer, mais vous avez de la chance, il y a une scierie assez près d'ici, on devrait y arriver assez vite. » Il tenait toujours son pied dans sa main. « Non, plus sérieusement, ce n'est même pas foulé. Vous avez dû faire un faux mouvement en essayant d'échapper à ce marin, ou alors il a pesé dessus. C'est normal que vous soyez gênée, mais ce n'est rien de bien grave. Au pire, vous serez dérangée aujourd'hui et demain, puis ça devrait rentrer dans l'ordre. » Cette fois-ci, il relâcha son pied, mais resta dans la même position. « Vous devriez demander à votre compagnon de vous masser la cheville, ça aide à faire passer la douleur. »
Bon, c'était très flagrant comme tentative, mais après tout, elle n'avait pas été refoulée par ses remarques précédentes, alors pourquoi s'en soucier ? Cette fois-ci, le jeune homme se redressa, posant ses yeux clairs sur le visage de la jeune femme.
« Vous ne m'avez pas répondu avant, vous comptiez rendre visite à quelqu'un, ou c'était plus une découverte de l'île ? Parce que si c'est la deuxième option, vous risquez d'avoir du mal. Sans mauvais jeu de mot. Sauf si vous aimez les tavernes mal fréquentées, parce qu'il y en a un sacré paquet dans le coin. »
Il se demandait toujours d'où elle venait, mais mieux valait éviter de la noyer sous les questions. Elle finirait tout de même par lui dire ! Ou du moins y comptait-il.
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Il avait attrapé sa cheville avec une telle délicatesse qu'elle en fût agréablement étonnée. Même son propre frère n'était pas aussi adroit et pourtant Anja s'est donnée du mal à lui apprendre à être doux avec une femme. Des années d'entraînements ! Et malgré tout il était tout aussi maladroit que sa jeune soeur.
Elle avait bien remarquée qu'il n'avait à aucun moment regardée son décolleté. Peut-être n'était-il pas un de ces goujats qu'elle avait pour habitude de croiser lorsqu'elle venait à Bjorn. Ne parlons pas de l'île de Snákr, elle avait perdue toutes illusions d'y trouver un homme différent de ceux qui y habitaient. Pourtant sa mère l'en avait avertit, mais la brune n'en faisait toujours qu'à sa tête. Selon elle on ne peux réduire un homme à de stupides généralités. Ainsi elle était tombée bien haut en découvrant les barbares qui avaient osés essayer la peloter.
Idiots, c'est dire qu'ils ne voyaient en elle qu'un bout de viande, un steak que chacun aimerait tenir entre ses dents et se partager aussi-tôt. Elle en avait peur Anja, de tomber sur un de ces hommes dont les rumeurs couraient, dont elle avait entendue parler par les femmes de son île. Elle ne voulait pas être méfiante envers eux, mais elle était obligée de l'être, de peur d'être humiliée et de souffrir.
Parce que c'est ce qui arrive, deux êtres parlent, puis ils rient ensemble, ils sont amenés à se revoir et à vivre d'autres expériences ensemble et puis un jour l'un des deux tombe inévitablement amoureux. Et peut-être de façon réciproque pour les deux. Puis lorsque tout cela s'arrête un vide immense se fait ressentir. On retrouve bien souvent les symptômes suivant : Une poitrine qui se creuse, des cernes sous les yeux, un appétit réduit à néant. Alors elle se demandait au fond à quoi cela pouvait-il bien servir ?
« Oui, on va peut-être même devoir vous amputer, mais vous avez de la chance, il y a une scierie assez près d'ici, on devrait y arriver assez vite. » Elle n'avait eut d'autre choix que de rire à cette réponse. Il avait réussit à cerner l'humour de la jeune-femme et cela lui faisait étrangement plaisir.
«C'est si gentillement formulé, que je me dois de vous répondre : Qu'est-ce qui vous fait penser que j'ai un compagnon ? » Elle arqua un sourcil, sourire en coin, attendant une réaction de sa part. Puis l'ayant assez fait mijoté, elle ajoute «Je vais devoir m'occuper de cette cheville moi-même hélas !»
Elle savait pertinemment au fond que cette réponse ferait certainement plaisir à Svein. Et lorsqu'il revint sur le sujet du pourquoi du comment la brune était à Bjorn, elle posa ses deux mains sur ses hanches pour prendre un air de "de quoi je me mêle" et releva les yeux au ciel pour lui montrer qu'elle ne prenait vraiment pas tout ça au sérieux.
«Eh bien cher Svein, je me rendais en effet chez un membre de ma famille ! Je ne l'ai pas revue depuis quelques mois maintenant et c'était censé être une surprise.. Mais je pense que je devrais peut-être annuler pour aujourd'hui si je ne peux m'y rendre..»
Elle était déçue bien évidemment de ne pouvoir faire le chemin comme à son habitude jusque chez Orvar, mais les kilomètres attendraient. Après tout elle n'était pas en mauvaise compagnie. Bien qu'elle se doutait fortement qu'il avait mieux à faire. «Et vous? Que faites-vous ici?»
Elle regarda en deux temps trois mouvements autour d'elle en espérant ne croiser aucune de ses connaissances. Ce qui allait être dur à cet endroit précis. Ainsi elle prit l'initiative de se lever en s'appuyant le plus faiblement du monde sur son pied blessé. Anja qui n'était pas à l'aise sortie tout à coup une excuse à son interlocuteur. «Je suis assise et je parle énormément, mais vous n'allez tout de même pas rester dans cette position ? Allons trouver de quoi nous asseoir. Si vous en avez le temps bien sûr? et l'envie. Et je n'ai pas peur des tavernes lorsque je suis bien accompagnée, donc si vous en connaissez une où l'on sert de bonnes boissons je vous suis.» .
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Qu'est-ce qui lui faisait penser qu'elle avait un compagnon ? Peut-être parce qu'elle était jolie, qu'elle était jeune et qu'elle devait donc avoir pas mal de prétendants ? La plupart des hommes qui voyaient une jolie fille se renseignaient tout de suite sur sa disponibilité et si elle était célibataire, faisait leur possible pour lui passer la bague au doigt. Svein lui-même l'avait tenté sa chance auprès de plusieurs demoiselles assez riches, malheureusement les restrictions imposées par la belle-famille étaient trop nombreuses et il avait préféré lâcher l'affaire. Cela dit, il n'allait pas lui balancer une réponse pareille ! Mieux valait la charmer tout simplement en mettant en avant uniquement les bons côtés. Cela dit, avant qu'il ne puisse lui répondre, Anja lui apprit qu'elle était encore libre comme l'air. Intéressant, mais il savait que ça ne voulait rien dire. Enfin non, ça ne voulait pas tout dire.
« Vraiment, quel dommage. Si vous habitiez ici, je vous aurais bien proposé mon aide. » Il esquissa un sourire. « Et pour vous répondre, si vous vous demandez pourquoi je pensais ça, c'est que vous ne devez pas souvent vous regarder dans la glace. »
Inutile de préciser les raisons, elle comprendrait sans aucun doute ! Et si ce n'était pas le cas, elle devait être réellement ou vivre sur une île peuplée d'aveugles. Au fond, Svein aimait assez rester flou, histoire de laisser planer le doute. Se montrer trop franc dans les compliments pouvoir finir par enlever tout le charme de l'approche.
Anja reprit finalement la parole en adoptant une expression faussement outrée, avouant qu'elle rendait visite à sa famille. Ainsi donc, elle était originaire de Bjǫrn ? En tous les cas, c'est ce qu'il déduisit en l'entendant expliquer ça, il ne pouvait pas se douter que c'était plutôt l'inverse. De toute manière, ça ne changeait pas grand-chose à la situation : il cherchait à faire connaissance, pas à rédiger sa biographie. Avant qu'il ne lui réponde, Svein se rapprocha de la jeune femme pour lui tendre la main histoire de l'aider à mieux tenir sur ses jambes. C'était surprenant qu'elle ait pu descendre du drakkar avec une cheville aussi affaiblie !
« Donnez-moi votre main, je serais bien malpoli si je vous laissais boiter toute seule dans votre coin. Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas vous enlever. » De toute manière, elle pourrait crier si jamais c'était le cas ! « Il y a une taverne pas loin d'ici. Elle ne sent pas très bon et les gens sont un peu bizarres, mais je suis sûr que ça ira. Ils ne sont pas méchants. » Pas trop du moins. « Je vous invite bien sûr ! »
Il n'allait tout de même pas la faire payer, il avait un minimum de savoir-vivre. Qui plus est, Svein n'était plus à quelques pièces d'argent près. Attendant de voir si elle allait accepter, il se souvint qu'il ne lui avait même pas répondu pour ce qui concernait sa présence ici.
« Et si ça vous rassure, je ne traîne pas dans le coin en attendant de voir des femmes en détresse. Je venais rendre visite à des collègues, je suis marin sur un drakkar. Mais pas du genre de celui qui vous a fait cette vilaine blessure, je vous rassure ! »
Il était légèrement plus civilisé tout de même. Quoi qu'il en soit, le trentenaire entraîna donc la jeune femme vers le chemin le plus proche histoire de pouvoir se rendre à l'auberge visible depuis la plage. En passant devant ses collègues, Svein ne manqua pas de remarquer leurs gestes équivoques, mais les ignora superbement. Inutile de se laisser déconcentrer alors qu'il semblait sur la bonne voie – pour une fois ! Tandis qu'ils marchaient vers le bâtiment, le marin reprit la parole en jetant de temps en temps un coup d’œil vers Anja.
« D'ailleurs, je ne plaisantais pas au début, quand je vous ai demandé si vous veniez souvent ici. Votre visage ne me dit vraiment rien, pourquoi on ne doit pas l'oublier facilement. Vous habitez sur Snákr ? Ou sur Fálki ? » Il scruta son visage quelques secondes. « Quoique, vous ne m'avez pas agressé quand je vous ai frôlé l'épaule, je table plutôt pour Snákr. » Plaisanterie un peu risquée, mais bon, il voulait savoir ! « Désolé si la plaisanterie est de mauvais goût, j'ai juste été habitué à croiser des guerrières de Fálki très... irritables. Si je ne vous avais pas croisée, je penserais que toutes les femmes en dehors de Bjǫrn sont de véritables furies ! »
Et dans sa bouche, ça sonnait comme un compliment. Pas très subtil, mais un compliment quand même.
"Je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu." Blaise Cendrars
Elle avait bien cernée le jeu de Svein qui tentait par milles et une façon de savoir d'où elle venait. Était-elle à ce point intrigante aux yeux du brun? Où était-il un espion ? Elle n'en savait guère plus à son sujet et pourtant elle s'apprêtait à le suivre dans une des tavernes environnantes. C'est qu'elle n'avait pas envie de se méfier plus que de raison. Il était marin et puis ? Il ne connaissait pas les méthodes de combat de la jeune-femme et moins elle en disait sur elle, plus elle avait l'avantage sur cet homme.
Anja échangea un sourire avec Svein après le compliment dont il venait de lui faire part. Cependant elle resta bloquée sur cette phrase « Vraiment, quel dommage. Si vous habitiez ici, je vous aurais bien proposé mon aide. » Intérieurement elle soupirait, se demandant comment aurait été sa vie si elle avait vécue ici. Si elle avait oser suivre son frère. Peut-être serait-elle déjà mariée? Elle fixa un instant le bel homme et ces deux mots résonnèrent dans sa tête comme un écho "quel dommage". Il avait sans doute raison, quel dommage !
La brune attrapa la main de Svein et partie en sa compagnie à la recherche d'une taverne. Il avait décidé d'être galant, pourquoi pas ? Il serait regrettable de refuser. «C'est très aimable de votre part, mais la prochaine fois ce sera à moi de payer et bien évidemment je ne vous laisse pas le choix.» Un léger rictus apparaît sur le coin droit de ses lèvres. Elle ne voulait pas paraître pour ces femmes qui se laisse faire sans rechigner, qui profite et qui donne leur corps en échange. De ce point de vue là, Anja était tout sauf une croqueuse de diamants.
« Vous êtes marin?! Qui l'aurait cru, votre hygiène est bien moins déplorable que celle des autres je dois dire.. »
Elle ne disait pas cela pour le mettre mal à l'aise, mais bien pour lui montrer qu'elle avait remarquée qu'il n'était pas comme ceux qu'elle avait déjà pu rencontrer. Anja remarqua même qu'ils ne passaient pas inaperçus alors qu'ils se dirigeaient vers l'auberge en question. Elle ne pu s'empêcher de surjouer quand elle compris que ceux qui regardaient en sa direction n'étaient autre que des marins également.
Elle allait lui répondre quand elle fut interrompue par son enchaînement de questions. Ses yeux se plissèrent elle était attentive à tout ce qu'il disait et puis elle trouvait qu'il avait une assez bonne déduction. Du moins, malgré les généralités dont il lui faisait part.
«Vous allez partir en courant si je vous dis que je viens de Falki ?» Sa bouche forma une moue, presque hésitante au moment où elle laissa ces mots s'échapper de celle-ci. «Je n'irai pas répéter ce que vous venez de me dire à toutes les femmes n'ayez crainte ! Le fait que je vienne de Falki vous dérange peut-être? »
Elle n'eut le temps de recevoir une réponse, qu'elle entra dans la taverne et ainsi elle ne pu s'empêcher de remarquer l'odeur qui en dégageait. Après tout, des tas d'hommes venus des mers sans avoir pris la peine de prendre une douche depuis des mois et tous réunit dans une et même pièce. Forcément, ce condensé de transpiration n'était pas des plus agréable, mais elle n'allait pas faire la difficile.
Elle s'asseya à une table bien que des tas de regards se posèrent sur elle, ils se demandaient tous sans doute ce qu'elle pouvait bien faire ici. Elle se contenta d'ignorer ce qu'il se passait autour d'elle. De toute façon elle était bien trop préoccupée par ce qu'allait penser Svein d'elle. « Eh bien.. vous vous êtes fait muet depuis que nous sommes entrée, est-ce que vous cherchez un moyen de vous sortir de cette situation?» Elle était accoudée sur la table et avait enlevée sa cape, qu'elle avait par la suite déposée à ses côtés. L'ambiance se voulait presque tamisée, à vrai dire la pièce n'était éclairée que par le feu d'une cheminée non-loin d'eux et par quelques bougies disposées de part et d'autre de la pièce. .
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Sans relever, Svein avait noté que la jeune femme venait de parler d'une « prochaine fois », signe qu'elle ne devait pas trouver leur discussion si désagréable. Tant mieux, il n'était jamais sûr de bien s'y prendre avec les femmes ! Celles de Bjǫrn étaient à peu près faciles à cerner, ayant généralement les mêmes attentes, mais les natives de Fálki ou de Snákr... Disons que c'était d'un autre niveau !
Avant qu'ils n'entrent dans la taverne, la donzelle lui avoua finalement qu'elle venait bien de Fálki. Bon, en soi ce n'était pas une tare ! Après tout, il avait réussi à discuter à peu près normalement avec la compagne d'un soir de Gabriel et pourtant elle venait de cette île, mais disons que ses autres rencontres avec des femmes originaires de ces îles ne s'étaient pas forcément très bien terminées... Alors oui, le Bjǫrnson avait tendance à se montrer plus méfiant à l'égard de ces femmes, sauf qu'Anja semblait aussi douce et agréable que ses propres sœurs. Il n'avait donc aucune raison de la planter sur place pour aller voir ailleurs. Après tout, ils passaient un bon moment et si jamais des divergences d'opinion commençaient à naître, ils n'auraient qu'à se séparer pour aller chacun de leur côté.
Le temps qu'il songe à tout cela, le duo s'était déjà installé à une table après avoir pénétré dans l'auberge et lorsqu'il prit place face à elle, la jeune femme reprit la parole pour lui poser une question pour le moins surprenante. Avait-elle peur qu'il l'abandonne dans ce bouge, toute seule ? Même s'il n'était pas forcément très galant, le trentenaire avait un minimum de respect. Il n'aurait pas apprécié qu'un homme traite ainsi l'une de ses sœurs, il n'allait donc pas le faire à une autre femme. Un léger sourire ourla ses lèvres alors qu'il secouait la tête en signe de dénégation.
« Non, pas du tout. Si je voulais vous fausser compagnie, je vous le dirais tout simplement. J'ai l'habitude d'être aussi franc que possible et c'est un trait de caractère qui m'a souvent valu des problèmes. » C'était l'entière vérité. « Je ne vais pas vous cacher que je suis enchanté par votre origine, mais je vous trouve très agréable, alors je ne vois pas pour quelle raison je mettrais fin à notre discussion à cause de ça. » Il haussa légèrement les épaules. « Cela dit, je préfère être honnête et vous dire que mes précédentes rencontres avec des femmes de votre île ne se sont pas très bien terminées. Il semblerait que j'ai un don pour les vexer. » Il scruta le visage de la demoiselle avant de reprendre : « Pour être sincère, avant de vous rencontrer je pensais que toutes les femmes de Fálki étaient des brutes qui jouaient des poings plutôt que de chercher à comprendre les autres. »
En soi, c'était un compliment puisqu'il lui disait clairement que sa seule personnalité suffisait à lui faire revoir son point de vue au sujet de tout un peuple, mais à côté il critiquait plus ou moins ses amies.... Svein se montrait franc, qu'elle apprécie ou non n'était pas de son ressort, il verrait bien comment elle réagirait. En attendant qu'elle réponde, le marin adressa un signe de la main à la serveuse, une bonne connaissance, qui répondit d'un hochement de la tête. Il n'y avait pas énormément de choix dans cette taverne, elle connaissait donc les commandes des habitués. Les prunelles claires du trentenaire se reportèrent finalement sur le visage d'Anja.
« Je ne vous ai d'ailleurs pas remerciée pour votre compliment. » Enfin si s'en était un d'apprendre qu'on était plutôt présentable. Il le prenait comme tel. « Mais je ne suis pas marin depuis très longtemps. J'ai commencé en étant forgeron, sauf que les choses en ont décidé autrement. » Il eut un geste assez vague de la main, destiné à indiquer que ce n'était pas important. « C'est assez difficile de trouver un autre travail ici, du moins sans formation. Les marins n'ont pas grand-chose à savoir, les capitaines recrutent donc activement. » Il n'avait pas honte d'avouer qu'il avait pris ce qu'il pouvait. « Et vous, qu'est-ce que vous faites dans la vie ? J'aurais pensé avoir affaire à une alchimiste ou une guérisseuse, mais vu l'état de votre cheville, je pense que ce n'est pas le cas. Que peut-on faire d'autre sur Fálki ? »
Il essayait de prendre un ton aussi neutre que possible en parlant de l'île. S'il pouvait éviter de dévoiler son côté misogyne dès le début, ce serait une bonne chose. Avant que la jeune femme ne puisse répondre, la serveuse se dirigea déjà vers eux, deux choppes à la main, un sourire collé aux lèvres.
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« Vous me trouvez agréable? Et mince ! Moi qui essayais justement de vous paraître détestable .. Sachez Svein que certes notre île regorge de femmes sachant utiliser leurs poings, mais si nous le sommes c'est uniquement parce que vous nous poussez d'une certaine façon à l'être !» Elle lâche cette phrase tout en attrapant la chopine de bière après avoir remercier la serveuse.
Le récipient qu'elle détient entre ses mains est pleins à ras bord. Elle plonge à nouveau son regard dans celui du brun assit face à elle. Ils sont désormais séparés par une table en bois assez massive même s'il n'est pas de grande qualité. Une des mains de la jeune-femme se pose sur celle-ci. Elle ressent immédiatement les échardes se dessiner sous la peau fine de ses doigts. Anja porte jusque ses lèvres charnues la délicieuse boisson mousseuse et en avale une gorgée. Il serait sans doute surpris d'apprendre que la jolie brune qui ne regarde que lui est une guerrière très réputée. Mais elle n'allait pas tout dévoiler d'elle en si peu de temps. Elle ferait sans doute mijoter le marin. Qu'il soit à point lorsqu'elle voudra se livrer à lui. Elle s'interrogea tout de même sur l'impact que cela aurait sur eux. Peut-être qu'il lui en voudrait terriblement de le lui avoir caché. Pourtant elle n'était pas prête à ce qu'on l'admire pour sa renommée. Elle voulait juste être elle-même et que rien ne joue en sa faveur si ce n'est la personne qu'elle était vraiment.
«Vous déduisez souvent de cette façon?» Car même si son sens de la déduction était bon, elle se disait qu'à déduire autant il devait tout autant juger en se basant sur ce qu'il pensait savoir des autres.
Elle avait déjà presque finit sa première bière et elle en ressentait aussitôt les effets secondaires, tels que la chaleur, ou l'envie irrépressible de boire les paroles de cet homme. Heureusement pour elle, elle savait encore se tenir après un verre, sinon elle aurait frôlée la catastrophe.
Anja se pencha délicatement par delà la table afin de ne pas parler trop fort, ce qui finalement n'était pas si réussit que cela. «Sur Falki? L'on peut vivre, balader, dormir, respirer, crier et même faire l'amour ! Mais bon encore faudrait-il savoir faire tout cela non?» Elle savait qu'il finirait d'une façon ou d'une autre par être déstabilisé par tout ce qu'elle pouvait débiter.
Ses yeux revinrent se perdre dans les siens, elle affichait un sourire satisfait sur son visage tandis que d'une main elle extirpa délicatement le verre de Svein pour s'y délecter d'une gorgée puisque le sien était déjà vide. La brune était loin d'être facile, mais elle savait aussi bien que d'une certaine façon si d'ici quelques verres il souhaitait toujours la revoir c'est qu'il lui portait vraiment de l'intérêt.
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Bon, il ne pouvait pas nier le fait que parfois, souvent même, les hommes se montraient détestables avec les femmes. Et pas uniquement celles de Fálki. La vérité, c'était que Svein n'aimait pas l'idée que des femmes s'en sortent mieux que lui. Il avait un bel avenir qui se dessinait devant lui alors même qu'il avait débuté sa vie dans une famille peu avantagée, mais tout avait capoté. Depuis, il ne pouvait pas s'empêcher d'en vouloir aux gens qui réussissaient dans la vie alors que lui avait totalement échoué. C'était peut-être pour cette raison qu'il ressentait autant d'hostilité à l'égard de ces femmes. Parce qu'elles n'obéissaient pas aux règles les plus basiques, celle d'obéir aux hommes notamment, mais qu'elles s'en sortaient bien. Cela dit, de là à l'avouer, il préféra arborer une moue peu convaincue.
« Et par « vous », est-ce que vous parlez des hommes ou des natifs de Bjǫrn en général ? Vous seriez étonnée du soutien que certains individus de cette île peuvent apporter aux femmes de la vôtre. » Son petit frère qui soutenait leur sœur qui voulait aller sur Fálki par exemple. « Mais au fond, est-ce que ça ne serait pas plus facile d'avoir une vie comme ici ? Après tout, sur Bjǫrn les hommes et les femmes sont censés être égaux. Il y a aussi des femmes dans la garde. »
Il s'abstint de dire qu'à ses yeux, de telles choses ne devraient pas être acceptées. Pour le moment, ils ne se connaissaient pas et le trentenaire n'avait pas envie de prendre le risque de la contrarier. S'ils finissaient par bien s'entendre, peut-être qu'il lui exprimerait le fond de sa pensée, mais ce n'était pas avant plusieurs longues semaines, voire davantage. De toute manière, Svein était sûr qu'elle devait lui mentir à sa manière. Personne n'était jamais honnête dès la première discussion !
Le marin commença à boire à sa choppe. Il n'avait pas la descente rapide, pas en journée du moins. Son pécule n'étant pas infini, s'il voulait boire tous les jours, il devait s'économiser. Cela dit, Anja quant à elle semblait avoir l'habitude de consommer de l'alcool, à moins qu'elle ne boive sans réfléchir aux effets que la boisson aurait sur elle ? Il le verrait dans quelques instants à n'en pas douter. Au moment où elle l'interrogea sur la manière dont il déduisait les choses, Svein haussa les épaules.
« Il faut bien. Les gens mentent souvent, déduire est généralement la seule manière de se faire une idée de la vérité. Pourquoi, vous croyez tout ce qu'on vous dit sur parole sans chercher plus loin ? »
Il nota qu'Anja ne lui avait pas répondu, mais n'insista pas. Peut-être que c'était un sujet sensible. En tous les cas, elle semblait gagner en légèreté et il la laissa faire sans protester lorsqu'elle saisit son verre pour y boire, un sourire ourlant ses lèvres. Elle l'amusait beaucoup.
« Savoir faire tout cela ? Que devez-vous apprendre à faire ? Crier ? Vous avez l'air très sage c'est vrai. Je pourrai vous apprendre si jamais, il y a une falaise pas loin d'ici avec un écho parfait ! »
Son sourire amusé s'accentua. Il n'était pas idiot, elle avait peut-être laissé échapper un aveu sans le vouloir. Ce serait assez surprenant qu'une femme comme elle n'ait jamais connu un homme, mais sur Fálki la situation était peut-être plus compliquée à ce niveau. En tous les cas, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise en posant clairement la question... et c'était bien plus amusant de plaisanter.
« Toutes ces choses ont peur aussi les faire ici vous savez. Si ce n'est que pour ça, vous pourriez aussi bien venir vivre ici. En plus, vous pourriez rendre visite à votre famille plus souvent. »
Et ils pourraient aussi de croiser de temps en temps. Détail, détail. Ou pas.
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Elle s'amusait à scruter minutieusement les détails de son visage. Comme si elle apercevait un homme pour la toute première fois. Ses traits étaient fins et fermes à la fois. Certes l'alcool qu'elle avait ingurgité jouait un peu dans le fait qu'elle soit tant admirative, mais elle appréciait la compagnie de Svein, plus qu'elle ne l'aurait imaginée. Anja venait de Fálki et si elle avait osée lui dire qu'elle était une guerrière il en aurait sans doute directement pensé qu'elle était elle aussi comme toutes ces femmes. Hors, ce n'était pas ce qu'elle désirait. Là tout de suite elle se complaisait à admirer la vue qui lui était offerte.
«Par vous je désigne tous les hommes peu importe qu'ils viennent de Bjǫrn ou de Snákr ou d'ailleurs.. Et feriez vous partie de ses hommes? je veux dire soutenez vous les femmes?»La brune commençait à le cerner, elle avait remarquée quelque peu qu'il ne pouvait être trop parfait. Parce que si elle avait bien retenue une chose lui venant des habitantes de Fálki c'était bel et bien que gentil n'a qu'un oeil. Allez savoir où est l'autre..
Les doigts fins de la guerrière, bien que très peu entretenus, vinrent caresser le rebord de la choppe. Elle attendait fébrilement qu'il lui en dise plus sur lui. Finalement la curiosité avait prise le dessus, elle qui avait toujours su éviter ce genre de piège, avait décidée d'y mettre les deux pieds et cela consciemment. «Ce serait sans nul doute plus simple pour tout le monde si cette égalité entre hommes et femmes venait à se répandre de partout. Hélas je crains que ce ne soit possible.. Une fois de telles moeurs implantés dans la tête de tout un peuple, il est dur de les faire changer. J'ai tord ?»
Puis lorsqu'il réagit à l'énumération d'activités à faire sur Fálki, elle ne pu s'empêcher de rougir. Un peu comme une enfant ayant honte de ce qu'elle avait présumée, elle glissa sa main sur ses lèvres et souris timidement.
«Je ne cri pas souvent en effet ! Mais je ne suis pas sage pour autant.. J'agis parfois sans réfléchir et quand bien même je n'ai jamais eu à regretter mes actes, je sais qu'un jour cela me portera préjudice..» Elle avait pu remarquer qu'il lui avait évitée de se ridiculiser sur le fait de savoir faire l'amour ou non. Ce n'était pas un sujet sensible chez Anja, puisque de toute évidence elle n'en savait pas grand chose, mais elle pris note de ce qu'il avait fait à son égard.
Elle fit un signe à la serveuse pour qu'elle vienne à nouveau les servir et repoussa délicatement la chopine en direction de Svein pour qu'il puisse en profiter pleinement.«Cependant cela ne me dérangerait pas de découvrir cette fameuse falaise ! Même si je pense qu'aux vues de mon état, il faudrait que vous me portiez sur votre dos.. Et je n'oserais abuser de vous.»
Un sourire coquin pris place sur ses lèvres, puis elle se mise à regarder en direction du feu de cheminée pour ne pas frôler l'emballement cardiaque lorsque ce dernier lui répondrait. Ses yeux prirent une autre teinte, le vert dont ils étaient remplit se fit plus clair à l'instant où elle se mise à admirer les flammes.
«Je veux bien vous croire, ce serait plus facile pour moi sans aucun doute de venir vivre ici.. Mais je ne peux pas abandonner mes responsabilités à Fálki.. Même si j'adorerais être auprès de ma famille et éventuellement vous revoir !»
Elle était loin d'être idiote et cela malgré son jeune âge. Anja était disons plus directe que certaines femmes. Elle n'hésitait pas à dire ce qu'elle avait sur le coeur. Parfois cela lui donnait du fil à retordre, mais qu'importe cela faisait partie de sa nature propre. Elle se releva un court instant pour s'asseoir plus loin sur le banc, à un endroit où elle serait plus près de la chaleur qui se dégageait des flammes, puis elle ferma les yeux pendant quelques secondes pour savourer la douce brûlure que ressentait sa peau.
«Mais.. il existe des ports et dans ces ports des drakkars qui peuvent nous mener où nous le désirons, alors toutes les portes ne sont pas fermées..» Sa voix se fit plus calme et plus douce, comme influencée par le bien-être qu'elle ressentait.
«Vous n'aimez pas la chaleur? Ce que j'aime cette sensation !»
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Lorsqu'elle lui demanda s'il faisait partie des hommes qui pensaient comme ceux de Snákr ou au contraire soutenaient les femmes, Svein hésita quelques instants. Mieux valait mentir ou dire la vérité ? Bah, de toute manière, elle finirait bien par apprendre la vérité, alors autant être franc !
« Non. Je ne soutiens pas les femmes qui vivent comme celles de Fálki si c'est ce que vous voulez savoir. »
Il n'entra pas dans les détails, préférant éviter de révéler qu'il considérait qu'une femme devait se marier, avoir des enfants et s'occuper de sa maison. Bien sûr, pour Svein, les hommes aussi avaient leurs obligations et il ne considérait pas que son père avait été un mari idéal étant donné qu'il passait plus de temps à la taverne ou au bordel du coin plutôt qu'avec sa famille. Disons que c'était donnant-donnant. Mais ce n'était pas le type de discours que vous teniez à une fille qui vous plaisait simplement, pas si vous n'aviez pas l'intention de l'épouser – et aux dernières nouvelles, ce n'était pas le cas.
Les paroles d'Anja étaient plutôt inattendues pour une femme originaire de Fálki : elle semblait penser que l'égalité des sexes était envisageable. Autant dire que le Bjǫrnson était plus qu'étonné puisqu'à ses yeux, toutes ces femmes ne prônaient que l'existence d'une société matriarcale. Comme quoi les généralités ne faisaient pas tout !
« Je suis étonné. Non, vous n'avez pas tort, mais je pensais sincèrement que toutes les femmes de votre île souhaitaient voir les hommes devenir des jouets obéissants et sans le moindre droit. Je me demande si beaucoup de vos collègues accepteraient votre point de vue. »
De toute manière, l'égalité était une question de point de vue : ce qu'un homme considérait comme égal n'était pas la même chose que pour une femme ! Il y avait peu de chances pour qu'une guerrière de Fálki accepte d'élever ses enfants pendant que son époux apportait de quoi subvenir aux besoins du foyer – pourtant, du point de vue de Sven, c'était une preuve d'égalité.
Délaissant ces pensées, le marin fut sincèrement amusé en constatant un léger rougissement sur les joues de la jeune femme. Était-ce à cause de ses paroles ou simplement du feu, voire de l'alcool qu'elle venait de boire comme du petit lait ? Il haussa finalement les épaules lorsqu'elle parla de sa tendance à agir sur une impulsion. Lui-même agissait de la sorte, il aurait été bien mal placé pour lui jeter la pierre ! Mais avant de répondre, Svein attrapa la choppe qu'elle venait de pousser dans sa direction, en bu une gorgée puis reprit la parole :
« Agir sur une impulsion n'est pas une mauvaise chose. C'est les gens passionnés qui agissent ainsi en général et je trouve que c'est une excellente chose. À quoi bon vivre si c'est simplement pour suivre les règles sans jamais déborder et se laisser porter par ses envies ? » Question rhétorique, il enchaîna donc. « On pourra garder la falaise pour quand votre cheville ira mieux. Vu ce que vous avez bu, vous risqueriez d'aller faire un plongeon sans le vouloir. Ou encore de rendre les sirènes jalouses. »
Encore un petit compliment dissimulé. Oh, Svein n'aurait pas été contre l'idée de la porter sur son dos pour la guider jusqu'à la falaise, mais il ne tenait pas à ce qu'elle soit en train de le manipuler pour prétendre qu'il avait cherché à abuser d'elle une fois qu'ils seraient isolés ! C'était peu probable que les guerrières de Fálki lui en veuillent à ce point, mais sait-on jamais.
Ses prunelles suivirent la jeune femme lorsqu'elle s'installa un peu plus près du feu. Ses paroles le firent sourire et il délaissa finalement la choppe pour se rapprocher d'elle.
« À dire vrai non, j'ai tendance à préférer le froid. » Il avait toujours eu du mal à supporter la chaleur de la forge d'ailleurs. « Mais je peux faire des exceptions parfois. » Un nouveau sourire ourla ses lèvres. « C'est vrai que Fálki n'est pas très éloignée, mais comme vous l'avez dit, vous avez des obligations chez vous. Et je risque d'être plus souvent en mer dans quelques temps. » Ce n'était pas totalement faux. « Est-ce que ça veut dire que vous seriez prête à revenir ici juste pour me revoir ? J'en suis le premier surpris et j'en viens presque à me demander si vous n'auriez pas trop bu pour parler ainsi ! À moins que ce ne soit encore votre tendance impulsive ? »
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Anja ne releva pas vraiment le fait qu'il ne soutenez pas les féministes de son île. Pourtant cela aurait pu ne serais-ce que la toucher, étant native et élevée par une de ces femmes. Mais s'en était tout le contraire, bien sûr, elle ne montrerait jamais à ses voisines qu'elle digère assez mal le fait que les hommes soient traités de la sorte. Mais elle était en tout point d'accord avec ceux qui ne voulait que l'égalité entre les hommes et les femmes. En pensant à cela elle se mise à imaginer à quel point elle serait détestée de beaucoup si elle osait le dire tout haut. Seulement quelques fois les remarques fourbes de certaines à propos des hommes pouvait la mettre hors d'elle.
Elle n'était pas comme ces femmes et elle en était fière. Elle avait eut la chance d'avoir un grand frère et pour rien au monde elle ne laisserait ce dernier subir ces atrocités. La brune savait qu'au fond, il y avait du bon autant chez les hommes que chez les femmes et à l'inverse le diable était présent également dans les deux parties, même s'il se cachait assez bien parfois.
Elle eut même un léger sourire lorsqu'elle compris que Svein était surpris par ses paroles. Ce n'était pas compliqué à deviner, de toute manière, tout le monde avait pour habitude de commettre ces généralités sur les femmes de Fálki. Et ils avaient pour ainsi dire raison. Anja était juste différente et ne manquait pas de le faire remarquer.
«Vous savez je ne partage pas ce genre de propos avec n'importe qui à vrai dire. Je suis assez intelligente pour savoir échanger sur ce genre de sujet avec diverses personnes. Et lorsque la discussion vire au drame je l'écourte tout simplement.. alors vous pouvez en déduire que vous avez une certaine ouverture d'esprit oui..»
La guerrière était maligne, elle savait pertinemment qu'elle ne trouverait pas un homme pouvant partager ces idées, si ce n'est Orvar qui avait été élevé de la même façon. Profitant d'avoir les yeux fermés pendant un centième de secondes, elle remercia intérieurement sa mère qui d'une façon comme d'une autre se manifestait à travers l'éducation qu'elle leur avait donné.
«Vous n'avez jamais regretté les actes que vous avez commis avec impulsivité ?» Elle ne savait pas si elle était une personne passionnée, mais elle tenait compte de ce qu'il disait. «Alors selon vous il faut savoir se laisser porter aussi par ses envies? Sinon la vie ne vaut pas la peine d'être vécue?» Anja se lançait peut-être sur un terrain glissant en lui posant toutes ces questions, mais elle était curieuse et désireuse d'en savoir plus.
«Vous avez sans doute raison, nous reporterons cela à une autre fois, et ne vous en faites pas pour les sirènes j'éviterais au possible de me dévêtir.. sauf si les événements font en sorte que ! » Ré-ouvrant doucement ses paupières elle jeta un coup d'oeil en direction du brun en souriant. Il s'était rapproché d'elle et ainsi elle observa l'interrogation qu'elle venait de créer dans son esprit. «Je veux dire si je me retrouve mouillée et que je risque de mourir de froid, bien évidemment !» Un rire nerveux s'extirpa d'entre ses lèvres, un rire fin, franc et quelque peu aiguë.
Ses grands yeux verts se détournèrent à maintes reprises du feu vers Svein et vice versa. Comme si elle craignez d'avoir dit une bêtise plus grosse qu'elle. Elle se sentit idiote lorsqu'il dit préférer le froid. Cependant elle retint qu'il était prêt à faire des exceptions et cela lui mise du baume au coeur. Elle appréciait sincèrement sa compagnie et découvrait au fur et à mesure non pas une personne parfaite, mais franche et peut-être après tout quelqu'un de bien. Du moins c'est ce qu'il semblait être.
«Oh, je n'avais pas pensée au fait que vous deviez repartir en mer..» Elle pouvait se montrer maladroite autant de ses mains que des mots qui sortaient de sa bouche. Sans grande surprise ses lèvres se pincèrent lorsqu'il la questionna. Comme pour s'interdire de lui avouer que ce n'était ni la boisson, ni l'impulsivité qu'elle avait en elle, mais bel et bien parce qu'elle se sentait bien avec lui. Et aussi sans doute devait-il lui plaire pour qu'elle agisse de la sorte, mais la brune détestait s'arrêter au physique de quelqu'un. Elle trouvait cela dégradant et préférait mieux apprendre à le connaître, savoir ce qu'il était vraiment au fond.
«Je ne suis pas encore saoule pour ainsi dire et mes pulsions sont trop occupées pour interagir. Alors oui je serais prête à revenir sur Bjǫrn pour profiter encore un peu de votre temps, du moins si et seulement si, vous en ressentez aussi l'envie. Si ce n'est pas le cas je me contenterai de revenir pour me baigner seule et nue avec les sirènes.. »
Quand bien elle aurait voulu rester sérieuse, elle ne le pu. Elle se remise à rire à sa propre réflexion sur les sirènes et laissa une nouvelle fois apparaître son sourire. Elle détestait tourner autour du pot, ainsi même si elle se prenait un râteau, elle n'aurait pas a regretter cette rencontre et tout ce qu'elle a pu dire. Et s'il souhaitait la revoir également, elle s'assurerait certainement de ne pas consommer d'alcool à leur prochaine rencontre.
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C'était assez surprenant de tomber sur une femme ouverte au dialogue. En fait, c'était même surprenant tout court. Svein lui-même ne l'était pas puisqu'il avait tendance à s'emballer et à empêcher ses interlocuteurs d'exposer leur point de vue – il n'y avait qu'à voir ce que ça donnait avec Gabriel. Cela dit, au sein de leur famille, toutes les discussions viraient au drame, il était donc préférable de les écourter. Un léger sourire ourla ses lèvres alors qu'il acquiesçait d'un hochement de la tête.
« C'est une manière de penser qui est on ne peut plus sage. Mais très rare par les temps qui courent, les gens ont souvent tendance à se sauter à la gorge dès que la discussion s'oriente dans une direction un peu trop épineuse. Mais vous ne craignez pas de ne jamais avoir à donner votre avis en coupant court à toute forme de rivalité ? »
Svein était passé maître dans l'art de se crêper le chignon, même si le terme était assez peu adapté à la situation. Ils en venaient souvent aux mains, pour ne pas dire aux poings. Mais ce n'était pas le genre de choses qu'on disait si on voulait impressionner favorable une jeune femme. Lorsqu'elle lui demanda s'il lui arrivait de regretter certaines choses qu'il avait pu faire, Svein resta silencieux durant quelques instants. Était-ce le cas ? Oui. Surtout pour sa dernière dispute avec Gabriel, lorsque son poing avait raté son frère pour venir frapper Brunhilde. Ou encore quand il avait frappé Aslak qui tentait d'étrangler Gabriel et que désormais ce dernier se retrouvait dans un état pitoyable, à peine plus indépendant qu'une enfant de six ans. Oui, il regrettait beaucoup de choses et très souvent, Svein songeait que c'était ces histoires qui le poussaient à se saouler tous les soirs, mais devait-il l'avouer ? Il releva les yeux vers Anja avant de hausser les épaules.
« Je regrette quelques petites choses, oui, mais je ne peux rien faire pour les changer. Le passé est le passé, il vaut mieux l'accepter et passer à autre chose. » Un léger sourire ourla ses lèvres. « Alors oui, je pense qu'il ne faut pas hésiter lorsqu'une chose nous fait envie : il faut se laisser tenter. Mieux vaut regretter d'avoir fait quelque chose que de ne pas l'avoir fait. »
Bon, ce n'était pas forcément l'avis de beaucoup de personnes, mais Svein ne changerait pas d'avis. Sa vie actuelle était l'illustration parfaite de ce leitmotiv !
Lorsqu'elle reprit la parole pour parler des sirènes et du fait de se dévêtir, Svein ne put empêcher son esprit de vagabonder et d'imaginer la scène. Un sourire ourla ses lèvres et il lâcha un bref rire mi-amusé, mi-intéressé. Ses prunelles se posèrent sur le visage d'Anja avant de légèrement glisser sur le reste de son corps pour finalement se tourner vers le feu. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, mais juste la faire rougir un peu. Svein attendit tout de même qu'elle termine ses explications avant de répondre, arborant un sourire toujours aussi amusé.
« Oh, si vous vous baignez nue avec les sirènes, je pense que ça ne manquerait pas de me faire revenir au port, ainsi que toute la flotte de Bjǫrn, je n'en doute pas une seule seconde ! » Il posa un regard appréciateur sur elle avant de le détourner à nouveau. « Cela dit, on raconte que les sirènes sont des êtres très jaloux, si vous vous dévêtiez devant elles, je pense que vous risquerez gros. Mieux vaudrait que vous n'y alliez pas seule, question de sécurité. Même si vous savez vous défendre, dans cette tenue, j'imagine que ça complique la tâche. Mais je pourrai toujours vous surveiller si jamais. »
En tout bien tout honneur, bien évidemment ! Après avoir observé le feu devant eux, le trentenaire recula finalement pour prendre appui contre la table derrière eux avant de reprendre la parole d'un ton amusé !
« Vous aviez imaginé d'autres événements qui pourraient vous pousser à vous dévêtir au bord de la mer ? »
Simple curiosité bien entendu !
Message posté : Ven 5 Jan 2018 - 18:36 Obtenir l'URL :Cliquer ici
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"Je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu." Blaise Cendrars
Elle n'avait ni bougée d'un petit doigt, ni ouvert la bouche une seule fois depuis qu'il s'était remis à parler. Comme hypnotisée par les flammes dansantes devant elle, elle se laissait aussi amadouer par les paroles du beau brun un instant. Pour une fois elle arrivait à se détendre et pourtant ce n'était jamais facile avec Anja, de nature méfiante. Elle était une guerrière hors paire, mais cette fois elle se comportait comme une adolescente en fleur. Stupidement en clair, elle s'était contenté de sourire et cet effet s'était accrue lorsque ce dernier se mis à la détailler du regard. Elle ne pu s'empêcher de se pincer les lèvres, arrêtant presque de respirer tant elle était dans un état second face à ses pensées qui se bousculées toutes un peu un plus malsaines les unes que les autres. Elle ne savait pas ce qui était en train de lui arriver, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas rester plus longtemps sans répartie face à son partenaire.Son silence lui aurait certainement parût suspect au bout d'un certain temps.
« D'une certaine façon, je donnerais toujours mon avis sur quelque chose, même si cette rivalité cesse.. D'accord ce sera moins drôle sans que nous ayons à nous disputer sur le sujet je l'admet.. »
D'une certaine façon, elle trouvait tout cela distrayant. Mais elle ne pouvait songer à se distraire alors que certains souffraient de cette situation, ce n'était pas dans sa nature. Et encore moins dans ses habitudes à vrai dire. « Et qu'est-ce qui vous donne envie en ce moment même Svein? Vous avez réussit à attiser ma curiosité ! »
Il avait pour ainsi dire attisé plus que sa simple curiosité, mais ça elle était bien trop sage et consciente pour le dévoiler sans prendre garde à ses arrières. Hélas parfois elle en disait trop sans le vouloir. Anja, se retourna en direction du marin, en le regardant de la même façon qu'il avait pu le faire quelques minutes plus tôt.
Elle aimait ce qu'elle avait devant elle, elle en souriait même. La brune se laissa glisser sur le banc pour se rapprocher un peu plus dangereusement de l'homme qui se tenait accoudé à la table en bois. « Vous voulez réellement me surveiller? Ou bien me voir nue est le but précis de tout ceci? Parce que si c'est le cas, ce n'est pas la peine que je me mette en danger.. »
La brune prise un air pensif, comme pour ne pas répondre au tac au tac qu'elle s'était imaginée bien des choses. Passant son index droit sur ses lèvres, elle décrocha un sourire coquin et détourna son regard vers son jupon. Quand tout à coup elle se pencha vers Svein pour tendre ses lèvres vers l'oreille de ce dernier. « Peut-être pourriez vous m'apprendre ce que l'on peut faire en étant nus en bord de mer? Et je ne parle pas de pêche.. bien entendu.» Elle lâcha ces mots en murmurant afin que personne d'autre que lui ne les entendent.
Un sourire en coin, elle le fixa un instant profondément dans les yeux, et revint à sa place. Passant les mains dans ses cheveux, elle en retira la broche pour les nouer, attendant fièrement les réponses à ses questions qui le chamboulerait sans nuls doutes.
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Message posté : Sam 6 Jan 2018 - 10:02 Obtenir l'URL :Cliquer ici
Svein Brynjolfson
Bjorn - Guerrier
Infos de base
Marin
∞ Nombre de messages : 1790 ∞ Nombre de messages RP : 94∞ Âge du personnage : 28 ans ∞ Caste : Guerriers ∞ Métier : Marin sur un drakkar ∞ Statut : Célibataire∞ Liens rapides :
Fiche RPG Feuille de personnage Niveau de l'aptitude: (3/10) Niveau de renommée: (3/10) Description sommaire:
« Les disputes permettent de se réconcilier, c'est le bon côté de la situation. »
Pourtant, les disputes ne lui étaient pas inconnues : il en vivait une avec son frère aîné depuis plus d'une décennie et aucune réconciliation n'était envisageable. Cependant, ce n'était pas vraiment ce genre de rabibochage qu'il avait en tête en parlant d'une dispute avec une femme, il espérait simplement que l'esprit de la donzelle à ses côtés ferait son travail et lui offrirait une jolie image de la réconciliation en question. Anja lui avait semblé frêle et délicate lorsqu'ils avaient commencé à parler, mais petit-à-petit, ses paroles se faisaient plus piquantes et provocantes. C'était loin de le contrarier ! Svein aimait beaucoup les femmes avec une répondant, celles qui ne se laissaient pas faire aussi facilement et qui surprenaient. Jusqu'à présent, la Fálkidóttir entrait parfaitement dans cette catégorie-là ! Mais lui aussi aimait bien jouer et il n'allait pas annoncer la couleur et dévoiler son jeu aussi facilement. Un sourire ourla ses lèvres alors qu'il répondait à sa question sur ses pensées :
« Je ne sais pas. Une montagne d'or ? La célébrité ? Un bon hydromel ? Tellement de choses qui me font envie, je ne sais pas si je serais capable de faire un choix ! » Pourtant, ses prunelles pétillantes indiquaient qu'il avait une autre idée à l'esprit. « Et vous donc, que désirez-vous ? La paix entre les peuples ? Autre chose ? »
Provoquer la demoiselle était particulièrement amusante, mais faire comme s'il ne désirait pas autre chose l'était encore plus. Lorsqu'une femme n'était pas du tout intéressée, soit il insistait un peu, soit il laissait tomber. Mais lorsqu'une demoiselle ne le remballait pas et semblait entrer dans son jeu, il préférait la provoquer un peu pour voir jusqu'à où elle était prête à aller. Dans le cas d'Anja, sa timidité apparente l'avait amusé, mais maintenant il était réellement curieux de découvrir sa véritable nature. Peut-être que c'était simplement l'alcool qui parlait pour elle ? Rien que pour cette raison, il devait rester prudent.
Une bonne résolution qui fut mise à mal lorsqu'elle déclara clairement qu'elle n'avait pas besoin de se mettre en danger pour qu'il puisse la voir nue. Et bien ! Si ce n'était que ça, il lui aurait proposé sur-le-champ d'aller faire un tour près de la falaise, quitte à la porter sur son dos pour y arriver ! Mais Svein préféra éviter de se laisser emporter par son impulsivité – ou sa passion, au choix – et garder un peu la tête froide. Même si c'était difficile, avouons-le. Un énième sourire ourla ses lèvres, à la fois provocateur et amusé.
« Pas de pêche ? Vous voulez parler de nage ? De plongeon ? Sur Fálki vous avez plus la tête dans les airs que sur l'eau, non ? Est-ce que vous savez nager Anja ? »
Difficile de savoir s'il parlait vraiment de nager ou d'autre chose, mais c'était le but de la manœuvre. Svein commençait à se demander si la jolie demoiselle à ses côtés le provoquait en sachant ce qu'elle faisait, ou si c'était juste un jeu innocent. Elle était charmante, mais il avait conscience que sur Fálki, les hommes ne devaient pas être très nombreux. Il était donc probable qu'elle pense jouer à un jeu innocent en ignorant ce qu'elle provoquait réellement chez lui. Après une hésitation, il reprit :
« Je serais vraiment ravi de vous apprendre à nager toute nue voyez-vous, mais je me demande seulement si vous avez vraiment conscience de ce que ça signifie ? Après tout, chez vous, j'imagine que vous n'en avez pas forcément beaucoup l'occasion. » Il semblait clair qu'il ne parlait plus de nage, mais il continuait la métaphore. « Ce serait dommage de venir sur Bjǫrn pour accepter l'aide du premier venu. Surtout lorsqu'on est comme vous. »
Autrement dit, une charmante demoiselle qui pourrait certainement avoir tous les « professeurs » qu'elle voulait. Au fond, il ne pensait pas qu'elle parlait sérieusement, mais elle comprendrait au moins sur quel chemin elle s'engageait.
"Je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu." Blaise Cendrars
Elle se faisait volontairement provocante la jeune brune, le temps d'une buvette elle voulait se sentir légère et ne penser à rien d'autre qu'à l'instant T. Pour autant elle n'oubliait pas qu'elles étaient ses obligations et pourquoi elle était venue ici. Le hic, c'est que ce Svein l'intéressait un peu trop, se sentant presque pousser des ailes. Pourtant il n'était pas le premier homme qu'elle croisait, elle ne sortait pas tout droit d'une grotte la guerrière. Seulement après tout les goujats qui avaient pu l'acoster, elle avait finit par conclure que de toute évidence elle était peut-être trop sérieuse, trop psychorigide et que c'est pour cela qu'elle était toute seule sur cette île remplit de femmes.
Au fond elle avait une crainte, certes elle se sentait forte et fière d'elle, mais tout comme sa mère avant elle, elle espérait pouvoir un jour fonder une famille. Alors peut-être qu'il ne serait jamais le père de ses enfants, peut-être après tout qu'il ne serait rien d'ailleurs, mais si elle avait bien appris une chose Anja, c'est que qui ne tentait rien n'avait rien. Elle ne s'était après tout jamais permise d'être presque aussi intime avec un homme et même si parfois sont subconscient lui envoyait des idées noires afin de la faire fuir, elle seule pouvait décider de ce qui allait se dérouler ou non. Du moins de ses actes.
Elle n'était à l'abris de rien, au contraire même, elle se sentait vulnérable, mais même si cela ne faisait que quelques heures qu'elle connaissait le brun une partie d'elle aimait se sentir vulnérable. Surtout lorsqu'il souriait. - Pauvre idiote, il te fera sans doute souffrir tant il doit en courir des jupons. - Chassant cette idée de son esprit elle se reconcentra sur la discussion qui prenait les tournures d'un flirt. « Ce que je désire ? » Elle avait bien compris dans quel jeu dangereux elle se lançait, elle avait pu le voir dans ces yeux, elle aurait sans doute du freiner cette conversation, pourtant elle se plaisait à le relancer de plus belle. « Que vous continuiez à me regarder de la sorte. Mais je désire également visiter le plus de terres possible et croire en l'amour si cela est possible. Seulement je suis trop utopiste, demain je me réveillerais et la vie reprendra son cours normal.. n'est-ce pas ? »
L'alcool qui était bien présent dans son organisme commençait doucement à s'estomper. Elle s'accouda à la table, reposant sa joue sur sa main, le feu qui brûlait à côté d'eux venait de dessiner des frissons sur les épaules dénudés d'Anja. Un fin sourire vint se dessiner sur ses lèvres elle était des plus attentives décidement.« Disons que j'ai "appris" à nager en lisant un bouquin sur le sujet.. mais je ne suis pas non plus certaine de mes capacités, j’appellerais plutôt cela patauger..» Elle se mise à rire en imaginant la scène des plus ridicules, du moins elle le serait sans doute. « Et qu'est-ce que cela signifie Svein? » elle pencha sa tête sur le côté en le contemplant.
Ils ne faisaient de toute évidence que jouer, jouer sur les mots, un jeu accompagné de regards des plus désireux, mais désireux de quoi? était-ce de la curiosité ou de l'envie? Elle savait dores et déjà que les flammes n'étaient pas les seules fautives de la chaire de poule qui s'immiscer sur son corps, pourtant elle continuait un peu plus à se rapprocher du loup, comme si elle était prête à se jeter dans sa gueule de son plein grès. « Qui vous dit que vous êtes le premier venu? et puis je ne suis pas une pauvre bête sans défense.. Je pense savoir dans quoi je met les pieds.» elle mordilla sa lèvre inférieur et baissa les yeux vers son jupon.
Elle n'était pourtant pas tentée par les autres, c'était là, la première fois qu'elle flirtait ouvertement avec un homme, ou flirtait tout simplement. Jusque ici elle avait envoyée valser tout ceux qu'elle avait pu croiser sur sa route. Étrangement elle se laissait guider par son instinct et celui-ci était ravis à l'idée de mieux connaître cet homme. « J'imagine que vous en avez beaucoup plus l'occasion que moi d'ailleurs.. un marin qui part de villes en villes, découvrant chaque fois de jolies femmes, voir de ravissantes femmes.. Vous ne devez pas vous ennuyer. Et bien sachez que je n'ai plus envie de m'ennuyer moi aussi ! et ainsi j'estime que je suis en droit de faire ce qu'il me plaît, bien que je ne sois pas une femme de petite vertu.» Elle fit la moue et reprit « Cependant je n'ai rien contre ces femmes..»
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Croire en l'amour ? C'était presque... amusant ? Non, le mot sonnait désagréablement aux oreilles du trentenaire. Elle était naïve et pleine de rêves, voilà tout. Un peu comme Sigrid, sa petite sœur, sauf qu'elle ne croyait plus à l’amour non plus. Ou du moins le pensait-il. C'était assez étrange de croire à un tel sentiment lorsqu'on vivait sur une île essentiellement peuplée de femmes, à moins qu'elle ne penche justement de ce côté ? C'était possible, il avait déjà vu de nombreuses femmes de Fálki aborder des hommes uniquement pour avoir des enfants et garder les sentiments pour leurs semblables. Mais ça restait surprenant de voir qu'une guerrière pouvait croire en un tel sentiment.
« Croire en l'amour ? C'est la première fois depuis bien longtemps que j'entends ça. Mais j'espère pour vous que vous y arriverez un jour, même si je ne vous cache pas mes doutes. »
Il ne parlait pas d'un ton moqueur ou mesquin, mais juste sincère. Autant être franc : Svein n'avait jamais cru en l'amour. À la rigueur, il voulait bien croire qu'au sein d'une même fratrie on partageait un sentiment similaire, mais même là il ne durait pas bien longtemps. L'amour était un sentiment éphémère qui ne valait pas la peine que l'on s'y consacre, du moins selon lui. Si Anja perdait dix ans à trouver l'âme sœur, elle ne pourrait que regretter tout ce temps gâché. Mais qui était-il pour la convaincre de chercher autre chose ? Si elle souhaitait se fatiguer inutilement, c'était son problème.
Il nota toutefois qu'elle n'était pas contrariée par le regard qu'il posait sur elle et qu'au lieu de se braquer et de fuir, la jeune femme lui répondait toujours. Elle se montrait même honnête. Ainsi donc, ses soupçons étaient justifiés ? La demoiselle n'avait jamais expérimenté la chose, mais elle s'y intéressait tout de même. D'un côté, cette situation devait être compliquée lorsqu'on vivait sur Fálki, mais ce n'était certainement pas la seule raison. Après tout, elle avait précisé que son frère vivait sur Bjǫrn, ce qui lui donnait l'occasion de croiser son lot de prétendants et au vu de son joli minois, elle devait en avoir un bon paquet. Cet aveu ne le faisait ni rire, ni prendre peur. Ce n'était pas la première donzelle dans ce cas qu'il rencontrait au cours de sa vie et il n'y avait rien de ridicule à ça. Un léger sourire ourla ses lèvres alors qu'il répondait en la contemplant toujours.
« Il faut bien débuter d'une certaine manière. Et puis ce n'est pas bien grave si vous n'êtes pas une experte en natation, personne ne l'était avant de s'entraîner. » Tout le monde débutait un jour. « Certains trouvent ça charmant vous savez. Ça gonfle leur ego de savoir qu'ils vont être celui qui va tout enseigner. »
C'était notamment le cas de son propre père s'il en croyait la rumeur. Svein quant à lui s'en moquait pas mal. Il avait beau être égoïste et vaniteux, il ne pensait pas seulement à son propre plaisir et préférait donc avoir un partenaire agréable, même peu qualifié. Mais là n'était pas la question, Anja détourna de toute manière son attention en avançant qu'elle savait ce qu'elle faisait et ce qu'elle voulait. Un sourire conciliant se dessina sur ses lèvres tandis qu'il croisait ses bras sur son torse, les yeux posés sur le minois de la jeune femme.
« Moi non plus, mais ce n'est pas pour autant que j'en fréquente. Vous avez une vision bien romancée du métier de marin ! Les femmes ne nous attendent pas dans chaque port... En vérité quand nous allons sur Snákr, nous avons plutôt droit aux remarques de leurs guerriers et sur Fálki... » Il marqua une pause, se remémorant la gifle qu'il avait récoltée lors de son dernier passage. « … tout dépend de la femme en face, mais jamais des caresses en tous les cas. » C'était peu de le dire. « Un marin passe son temps à ramer et à profiter de la taverne la plus proche lorsque le drakkar s'arrête quelque part, rarement plus. » C'était honnête. « Mais vous avez raison, vous avez le droit de faire ce que vous voulez. » Il se pencha légèrement vers elle. « Ce qui ne veut pas dire que vous êtes forcément certaine de vos choix. L'alcool a quelque chose de bien particulier : il inhibe nos pensées ! La dernière fois que j'ai trop bu, j'ai eu la bonne idée de défier un marin qui faisait deux fois ma taille. Sur le coup, j'étais persuadé que c'était une bonne idée, mais le lendemain je l'ai regretté ! » Histoire véridique. « Que les choses soient claires Anja, si cela ne tenait qu'à moi, je vous traînerais immédiatement près de la mer pour vous apprendre à nager même au milieu de la nuit, mais il se trouve que je ne sais pas si c'est vous ou l'alcool qui parlez. Je m'en voudrais de vous croire sur parole et de vous faire regretter votre choix demain. Surtout que vous n'avez qu'une chance dans ce cas de figure. »
Il avait presque du mal à croire ce qu'il disait, mais c'était la faute à Gabriel. Au cours de leurs disputes il lui avait un jour demandé s'il apprécierait qu'un autre type traite leurs sœurs comme lui le faisait avec les femmes. Maintenant, dès qu'il abordait une fille, Svein ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment il réagirait à la place de leur frère. Foutu Gabriel.
